jeudi 5 juin 2014

Le projet Eidolon, T1: les racines du mal de Ian Tregillis - Editions PANINI

Editions Panini (avril 2014)
468 pages
18€
Présentation de l'éditeur:
Nous sommes en 1939. Un programme secret nazi a permis de développer des soldats surhumains aux capacités extraordinaires : certains peuvent franchir des murs, d'autres lancer des jets de flammes. Mais le meilleur élément reste Gretel, car elle peut voir et manipuler le futur. Pour contrer l'avancée des nazis, les britanniques doivent faire appels aux derniers sorciers celtes et tenter de sauver ce qui peut l'être encore. Mais cette magie a un prix. Et le sacrifice nécessaire pour vaincre l'ennemi compensera-t-il le coût immense de cette sorcellerie impie ? Ian Tregillis nous plonge dans une histoire alternative du XXe siècle, similaire au notre, mais aussi tellement différent.
En résumé - A l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, dans un monde proche du nôtre, deux camps s’affrontent: les allemands qui ont développé une arme de guerre exceptionnelle en créant des êtres " surhumains" et les britanniques qui, pour les contrer, sont contraints de faire appel aux sorciers qui peuvent invoquer les Eidolons, les seuls susceptibles de les aider. Mais il ne s'agit pas vraiment d'une aide mais plutôt d'un pacte, et chaque " service" rendu peut coûter très cher. Qui des surhumains ou du surnaturel va l'emporter? Pour le savoir, il faudra le lire^^.
Pourquoi ce livre? - La lecture du résumé m'a tout de suite convaincue de me lancer dans cette lecture. Le fait d'imaginer l'histoire de cette guerre sous un autre jour, la présence de sorciers et le côté "eugénisme" n'ont fait que renforcer cette envie. Pour compléter tout cela, je dois dire que le livre en lui-même est un bel objet avec cette couverture qui attire l’œil et sa petite recommandation de GRR Martin, il ne m'en fallait pas plus!
Une plume très masculine - J'ai lu de nombreux romans d'auteurs-hommes, mais je dois avouer que c'est la première fois que je trouve le style du roman très "masculin". Très rapidement dans ma lecture je me suis dit: "c'est un livre écrit par un homme, pour les hommes", et c'est probablement ce qui m'a empêchée d’être complètement emportée par l'histoire. Il est possible aussi que ce soit le thème et l'époque choisis qui ont renforcés cette impression : entre les détails sur les différents grades des soldats, les services, les mouvements de guerre etc... forcément je m'y suis un peu perdue.
Une histoire sans grand défaut - Cependant, malgré ce ressenti je dois dire que je n'ai pas trouvé de réel défaut à cette histoire. L'intrigue est correctement amenée, même si cela est fait un peu trop rapidement à mon goût (j'y reviendrai plus tard), et on est vite plongé au cœur de ce combat de titans, amenant cette guerre à un niveau plus personnel, plus dans le détail. En effet, on ne va pas suivre de grands combats entre des centaines de soldats, ni vraiment connaitre les tactiques des uns et des autres, le personnage du Fürhrer n'étant d'ailleurs qu'évoqué mais jamais rencontré. Finalement, cette guerre est menée par un petit groupe de surhumains (Klaus, Gretel, Reinhardt et quelques autres), dirigé par le professeur Von Westarp, un scientifique prêt à tout pour créer ses hommes et femmes hors normes, et d'un groupe de sorciers qui vont devoir invoquer de plus en plus souvent les Eidolons. Ces derniers sont des entités présentes partout, qui peuvent accéder à certaines demandes en échange d'une "offrande", le prix du sang, qui coûte la vie d'une ou plusieurs personnes à chaque fois. On a vraiment la sensation que toute la guerre repose sur les épaules de cette quinzaine de personnes, les victoires comme les défaites... une lourde responsabilité quand on doit décider qui doit mourir pour tenter de sauver le plus grand nombre.
Ce qui est intéressant, et qui a surement crée le décalage que j'ai ressenti entre l'idée que j'avais du roman et la réalité de son contenu, c'est que l'on ne sent pas de jugement de l'auteur pour un camp ou pour un autre. Ainsi, on n'arrive pas vraiment à savoir pour quelle "équipe" on est, parce que finalement, chacun des personnages impliqués n'agit que parce qu'il a été formaté à le faire, sans aucune implication personnelle ou émotionnelle dans tout ce qui se joue derrière. 
Des personnages trop peu détaillés - Un des éléments qui m'a vraiment manqué, c'est de connaître plus de détails sur la vie des personnages principaux. Si on sait que Klaus et Gretel ont été amenés au professeur étant enfants, on ne sait quasiment rien de toutes les années qui se sont passées entre leur arrivée, et l'époque actuelle. Comment se sont développés leur "pouvoir", comment le professeur a t'il conçu ses batteries qui leur permettent toutes ses prouesses, combien d'enfants sont morts lors de ses expériences etc...autant de détails que je m'attendais vraiment à connaitre et qui sont passés au second plan. De la même façon, on sait peu de choses sur Will, le sorcier, et Marsh, le soldat. Si on connait leur nom et deux trois choses sur eux, on a du mal à comprendre certaines de leurs réactions présentes, ne connaissant pas leur histoire. Certains passages sont d'ailleurs écrits comme si on avait ses données, mais non... et c'est un peu frustrant de ne pas tout comprendre. Ce manque d'informations sur ces personnages les rendent moins accessibles et je ne peux pas dire m'être attachée à l'un ou à l'autre.
En bref - Un roman qui, c'est certain, trouvera son public de par sa qualité, mais qui ne m'a pas emportée pour les raisons que j'ai évoquées plus haut. Je ne pense pas que je lirai la suite n'ayant pas réussi à m'attacher aux personnages (les tomes 2 et 3 sont déjà prévus aux éditions Panini).



Gretel s'agenouilla près de lui et prit ses mains dans les siennes. Les éclats d'obus avaient réduit son visage en charpie. Il ne respirait que par à-coups douloureux. Elle s'approcha pour caresser ses traits ravagés, lui embrassa la joue et se pencha vers son oreille. Deux mots seulement s'échappèrent des lèvres maculées de sang de Gretel:
          - A couvert.
          [...] Rudolf cessa de trembler. Il trépassa sur place, à l'endroit exact où Gretel 
          avait su qu'il s'éteindrait.



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